N’djamena: La commune des guignols

Article : N’djamena: La commune des guignols
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3 décembre 2012

N’djamena: La commune des guignols

Rare sont ceux qui imaginent que la mairie ne sert pas qu’à redorer l’image d’un homme puissant à la tête de la plus grande ville du pays, ou à s’acquérir une nouvelle villa, une  Toyota V8 et tout un arsenal de mange mil derrière lui. Etre maire dans cette ville depuis quelque année, c’est plutôt faire l’histoire d’une comédie tragique qui se termine pour la plupart des cas en prison, que de s’occuper des réalités de sa ville. Cinq maires en trois ans, quel drôle d’institution.

L’hôtel de ville
image: panoramio.com

2010, et le tout puissant Monsieur bulldozer tombe en disgrâce. Mahamat Zen Bada est plus connu pour avoir rasé des quartiers entiers donnant son nom à des terrains de foot un peu partout dans la ville. Zen Bada se croyait intouchable en violant la décision du juge de suspendre le déguerpissement. Il est accusé de  détournement de 4 milliard  FCFA par le biais de sociétés fictives et des surfacturations. Il fût arrêté et écroué à la maison d’arrêt. Une aubaine pour Marie-Thérèse Mbailemdana, à l’époque  première adjointe au maire. Elle est nommée maire titulaire et est devenu la première femme à diriger cette ville. Une nomination qui a suscité l’espoir de toute une population qui croyait à l’adage  « les femmes gèrent mieux ». Théorie dont elle a très vite démontré le contraire. Madame Mbailemdana est accusé en Août 2011 avec deux de ses collègues pour  ‘faux et usage de faux’ suite à une plainte du ministère de l’assainissement public sur des malversations présumés. Elle n’a pas réussit à justifier le trou de 1.2 milliard constaté par les enquêteurs. M.T Mbailemdana est connu aussi pour avoir réussit à interdire les plastiques ‘ledas’.  Une femme qui a changé la vie des ndjamenois qui ont improvisé des moyens pour remplacer les sachets en plastique. Elle a aussi donné son nom à une catégorie d’eau déversée dans des bouteilles pour remplacer le leda appelé : eau Marie-Thérèse.

C’est Issa Adjidei qui prendra la relève. Un des rares à sortir la tête haute. Il est maire par intérim jusqu’à l’organisation des premières élections municipales. C’est désormais Djimet Ibet qui sera le premier maire élu de la ville. Ephémère maire de quatre mois, le mari des trois Mariam comme certains le nomme. Tout juste élu, il est déjà sur la sellette. On lui reproche, l’acquisition des moyens roulant à plus de deux cent millions de FCFA, sans l’avis du conseil municipal, sans appel d’offre, ni l’aval de la commission de passation de marché. S’ajoute aussi la mise en disposition d’une de ses épouses de la voiture de service de la mairie. La concussion à hauteur de 10 milliard FCFA dans l’acquissions des engins de travaux public auprès d’une entreprise turque vient corroborer le tout. Il est suspendu, et écroué puis exclut du parti au pouvoir. Fin de partie pour le sprinter finalement rattraper plus vite qu’il ne le pensait.

Une autre femme devint maire par intérim : Hadjé Itir Deby Itno, qui comme son nom l’indique n’est autre que la sœur cadette du chef de l’Etat. Elle était première adjointe de D.Ibet. Au moins elle n’a pas besoin d’argent ?

Un autre maire sera élu par le conseil municipal, en la personne de Saleh Abdel Aziz Damane. Une nouvelle équipe déterminé à lutter contre la corruption, principal handicap de l’institution. Premier défi de la nouvelle équipe : faire preuve d’une attitude la mettant au-dessus de tout soupçon. Damane et sa suite doivent changer la perception que leurs  concitoyens ont de l’institution. Bonne chance !

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Commentaires

Azzaki Mahmoud
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La mairie, c'est une vache que les autorites tous viennent boirent le lait. Esperons que les nouveaux changeront la donne

Ahmat Netcho
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Bonne chance