Le Normandie, au cinéma de l’évidence

17 octobre 2013

Le Normandie, au cinéma de l’évidence

Le NormandieCrédit photo: tchadinfo.com
Le Normandie
Crédit photo: tchadinfo.com

Hallala ! Le temps passe tellement vite que je trouve même plus le temps d’écrire mon blog. Non c’est pas vrai. J’étais submergé. D’un coté comme dit le dicton, ‘’Pas de nouvelles bonne nouvelle.’’ J’ai décidé de vous amener dans cette nuit qui a marqué mon départ du Tchad. Vous savez quand vous quittez vos proches pour longtemps, y a pas si difficile que ça. Mais bon, je ne voudrais pas vous parler de cette émotion. Bien alors ! Je vois amène quelques part dans un endroit perdu de la capitale : Le Normandie, c’est ma destination.

Mes amis me connaissent vraiment bien. Pendant les trois jours de galère (ou presque) de préparatif de mon voyage, ils sont nombreux à m’avoir envoyé des petits messages. Juste histoire de me souhaiter bon voyage… Ils le savent sans doute, je ne suis pas noctambule moi. Pour cette occasion donc, pas de maquis, ni boite de nuit. Voyons ! Que je ne suis pas adepte de la dolce vitae. On a donc décidé avec quelques amis  de passer une virée nocturne au cinéma : Le Normandie est notre destination. L’unique salle de cinéma de la capitale, et même du Tchad. Avant la guerre, il en existait deux. L’une est transformée en quoi je ne sais même plus, mais Le Normandie a miraculeusement conservé son (statut). Sans chaise, ni écran, quelques écorchures de balles perdues, mais la mythique salle est épargnée d’une quelconque métamorphose commerciale. Pour le grand bonheur des cinéphiles, elle a été complètement rénovée en 2011 par l’Etat tchadien. La réouverture d’une salle, comme espoir à l’échelle d’un pays et de voir se développer la cinéphilie. Cette rénovation,  a été possible, grâce à l’initiative du réalisateur Mahamat-Saleh Haroun. Je loue cet investissement considérable pour ce pays très pauvre de 1.5 millions d’euro dans une salle de cinéma. Un acte dont les tchadiens ne lui sont pas reconnaissant. A notre arrivée, un souci majeur m’a complètement chambardé : la salle est à moitié vide. Je ne comprends rien. Pourquoi tout cet investissement pour un tel résultat ? Les tchadiens n’aiment-ils pas le cinéma ? Des questions qui me noient la cervelle. Mon âme a un tréfonds qui donne naissance à un souci peut-être fatal : l’avenir du cinéma tchadien.

Peut être que la situation géographique de la salle n’y est pour rien. Sa proximité avec la présidence de la république ne facilite pas la circulation pour ceux qui connaissent le pays. Ou peut être que les tchadiens préfèrent les petites ciné-clubs des quartiers à la belle étoile aux (la) salles modernes. Malgré tout, Le Normandie fait tout pour attirer les cinéphiles, notamment en projetant des films d’actions, le fantasme des tchadiens.

Bon voilà, nous revenons à notre soirée. Arrivé au cinéma, mon cœur se bat à rompre. Je rêve on dirait. Des myriades d’étoiles scintillantes décorent la salle. Je contemple la beauté de cette belle créature luisante et profonde. Rien que son regard m’apaise. Assis sur une chaise, j’ai à ma droite cette belle demoiselle. Nommons-la Fatima. Fatima dont le regard fait vite évader cet assoupissement qui me ronge. Je contemple l’écran qui s’illumine.

Au programme ce soir, The Expendable 2, de la saga Expendable. Un film d’action qui regroupe les grands noms comme:Silvester Stallone, Jet Li, Dolph Lungren ou encore Arnold Schawarzenegger.

A la fin du film, je n’ai l’esprit de cet homme qui voyage demain matin. Un vrai moment de détente. Une soirée entre amis, un film d’action et surtout le voisinage d’une superbe demoiselle. Ça me laisse une trace dans l’esprit.

Je m’apprête à quitter quand j’entends ma voisine dire :

-La salle est à moitié vide en toute évidence.

Mon, silence accompagné d’un petit sourire ne la rassasient pas.

-E.V.I.D.E.N.C.E  ajoute-elle à voix haute comme un stentor

-Evy danse ? Non y a pas Evy dans le film et en plus elle ne danse pas. Dise-je amusé.

Ma voix étranglée sonne le comique.

-Je disais ‘évidence.’ Insista Fatima

Un silence s’impose pour un laps de temps. Fatima me regarda tel un gentleman, et je me taie tel un être anormal. Ce silence est fatal. Comment emmerder une si jolie fille et ne pas l’aborder (draguer ?). Je crois que c’est l’évidence qui me répond. Quand elle ne suffit plus, c’est ça.

J’me tire.

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Commentaires

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Brillant "privatiste", ne nous privez pas du fruit de votre imagination: sa nourrit l'esprit, à travers votre "religion". Peut-on parler de NRCI (Nouvelles Religions des Communications et de l'Information) ?

Abdallah Azibert
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Ahh! Tu penses vraiment. Voyons! Juste une manière de dire.

DEBELLAHI
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Mon souhait était que nous puissions, établir un contact entre Sahéliens. En sorte, une coopération sud-sud. Ou un jumelage entre nos sites, comme nous avons eu le même choix de "thème".
C'était cela mon souhait, et il demeure intact. Excuses pour ma nouvelle intrusion, au cas où elle indisposerait.

Abdallah Azibert
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Merci pour ton commentaire. Tu as mon émail dans la rubrique 'Contact' Et 'jumellage' tu dis, le blog est avant tout personel . On peut bien partager nos idées en tant que blogeurs et saheliens.Bienvenue dans "ma planete", sous les étoiles.

DEBELLAHI
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Merci pour ta réaction sympathique. J'ai pris bonne note de l'adresse.
Quant au jumelage, est ils n'enlèvent rien à la personnalité du Blog. Les cités font le jumelage, et elles gardent leurs spécificités, leurs âmes. Même de vrais jumeaux gardent, chacun, son caractère. Je l'ai dis dans le sens d'échanges d'amitiés, d'expériences, surtout que nous avons, curieusement, eu à choisir le même "thème" de Blog.

Abakarhass
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Super! ton article est à moitié romantique sa me rappelle un vieil temps le jour où j'ai vécu le meme histoire c'était au kouseri.

Abdallah Azibert
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Merci pour ton commentaire. Si tu vois bien,c'est bien Fatima qui m'avait rendu un peu romantique. Sinon, je sais pas trop.