Halte à la grève qui crève

Article : Halte à la grève qui crève
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8 novembre 2012

Halte à la grève qui crève

L’hôpital général de référence nationale pendant la grève
image: tchad24

La grève sèche, une forme de grève dont les tchadiens doivent désormais s’y habituer. Après une trêve d’un mois obtenu grâce à la médiation religieuse, la grève a repris depuis ce lundi 22 octobre. La médiation s’est en effet soldée par un échec. Trois jours de grève sèche par semaine, et de quoi provoquer les lamentations, les peines et la colère d’une population déjà fragilisée par les inondations, la malnutrition et autres fléaux. Au centre de cette affaire, le bras de fer entre l’UST et le gouvernement concernant la revalorisation de salaire de quelques 80 OOO fonctionnaires tchadiens. L’UST réclame l’application de l’accord signé avec le gouvernement sur l’augmentation des salaires à hauteur de 115% et sur une durée de trois ans. Un an après, le gouvernement revient sur sa position et juge impossible cette revalorisation vue la situation économique du pays. Motif rejeté par l’UST qui juge que le gouvernement dispose largement des moyens pour une augmentation de salaire et rejette toute idée de referendum soulevée par le chef de l’Etat. Conséquences: c’est toujours ce qu’on appelle le bas peuple qui paye le pot cassé. Je parle de cette majorité de tchadiens qui n’a ni un salaire, ni un revenu fixe. Cette majorité qui ne fait pas la différence entre petit déjeuner, déjeuner et diner, mais qui cherche juste de quoi mettre entre les dents. Cette majorité qui  cherche un abri, ni une maison en brique cuite, ni une maison en matériaux durable. Cette majorité qu’on pousse et repousse au fur et à mesure que sa zone s’urbanise augmentant ainsi éternellement sa précarité. Je parle de ces malades abandonnés dans des hôpitaux gardant un œil sur quand s’arrêtera  cette grève et un autre sur l’ange le plus redouté. Je parle de ces familles qui ont perdu des proches tout simplement parce que ne disposant pas des revenus leurs permettant  de payer les frais d’une clinique. Quel est ce gouvernement qui regarde sa population mourir à petit feu sans réagir ? Oui ces gens croient que tout va bien. Non ils rêvent. Ils pensent que toute la population vit comme eux. Ils sont prêts à payer les cliniques les plus chères pour leur enfant qui souffre de rhume et sont capable d’une évacuation sanitaire pour une épouse qui a un manque d’appétit. Pour l’heure, une question est sur toutes les lèvres : quand s’arrêtera ce calvaire ? Une chose est sure, une solution d’urgence est nécessaire vu les tourments que cette grève endure à la population. Gouvernement et syndicalistes sont priés par toute une population pour une solution au préalable. Une promesse reste une promesse même un siècle après. A bon lecteur salut.

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