La justice du sourire
Il l’aura sans doute regretté : de ne plus assister à cette fin du cirque du mouvement de revendication pour l’application de l’accord d’indice salarial qui oppose sa centrale syndicale et le gouvernement.
Juste pour un sourire, ce syndicaliste engagé a manqué un événement dont il aurait sans doute souhaité assister à sa fin. GUSTAVE MBAILOU BETAR en fait c’est de lui que je parle n’est pas seulement cet économiste, agent du ministère de l’agriculture. C’est aussi un syndicaliste engagé, fer de lance d’une contestation sociale encore vers une destination aléatoire.
Juste pour un sourire, le désormais celui qu’on doit appeler feu Gustave a été accusé, jugé condamné et écroué à la prison d’Amssinené pour un fait particulièrement bizarre. C’est le 18 septembre dernier, que le destin de ce syndicaliste se dessine, lors du procès en justice contre les responsables de l’UST et le directeur de publication du journal N’Djamena Bi-hebdo. Ce jour-ci feu Gustave s’est essuyé un léger sourire juste après l’énoncé du verdict condamnant les responsables de l’UST. Léger sourire qui n’a pas plu au juge ou qui l’a mal interprété je ne sais plus. Quelque soit le cas, je ne crois un seul instant que ceci pourra aboutir à un « procès ». Feu Gustave a été accusé d’outrage à magistrat puis « jugé » et condamné séance tenante à trois mois de prison et 100000 FCFA d’amende.
A dix jours de la fin de sa peine, Gustave a rendu l’âme. Il est décédé ce 09 décembre 2012 à l’hôpital général de référence nationale de N’Djamena. Les circonstances de sa mort ne sont pas encore très claires. Malgré l’insistance du procureur sur la cause de son décès qui selon lui est dû à la varicelle, cette version ne fait pas l’unanimité vu les conditions de sa condamnation jusqu’à sa mort.
C’est juste vrai que pour un petit sourire, un militant syndicaliste est parti au grand dam de son épouse et de ses quatre enfants devenus veuve et orphelins. Le ciel l’a rappelé comme on le dit.
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