Les femmes de « N’Djamena nadif »: femmes de l’année

Article : Les femmes de « N’Djamena nadif »: femmes de l’année
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10 janvier 2013

Les femmes de « N’Djamena nadif »: femmes de l’année

nadif

Une année s’est achevée, une autre commence. Beaucoup ont déjà choisi sans doute la personne qui les a impressionnés durant l’année dernière : homme de l’année, femme de l’année etc. A mon tour, je viens  faire mon choix, et avec un petit décalage. C’est dû au fait que j’ai eu du mal à choisir. Je me suis rendu compte que la personne qui m’a marqué pendant  l’année 2012 n’est pas un homme. Alors quelle est cette femme qui a fait de son mieux pour attirer mon attention ? Ma conclusion ne détermine aucune femme aussi. Alors ni homme ni femme. Je me suis aperçu alors peu après qu’il s’agit plutôt d’un groupement de femme, nommé les « femmes de N’Djamena nadif ». Avec la nouvelle année, j’ai une pensée particulière pour ces femmes courageuses. Très courageuses, à tel point qu’elles n’ont pas souhaitées tendre les mains, mêmes quand le ciel leur  tombe sur la tête.

image: infotchad
image: infotchad

N’Djamena nadif, qui veut dire N’Djamena propre en arabe, est une structure mise en place par la commune de N’Djamena, dans sa politique de rendre la ville propre. La municipalité tente depuis quelques années de donner un aperçu de la capitale tchadienne comme une ville de temps moderne. Bitumage des voies, construction de bâtiments, création et entretien d’espaces verts, sont visibles. Et l’une des plus remarquables actions, qui concourent à redorer le blason, c’est l’arrivée d’un nouveau métier : le nettoyage des rues par les femmes. D’où le leitmotiv « femmes de N’Djamena nadif ». Les femmes qui depuis les nuits des temps avaient toujours faits de la propriété leur affaires, ont sans doute inspirée la municipalité. Ce sont des femmes de différentes couches et dont la plupart vivent dans des conditions sociales difficiles.  Sans formations, sans diplômes, ces « ingénieurs de surface » comme les appelles les n’djamenois ont le courage et la persévérance pour exercer ce métier.

C’est presque tous les jours, tôt le matin que des centaines de N’Djamenoises côtoient les grands artères de la capitale. Ces femmes  (quelques hommes aussi) habillées en gilet orange vif  et très mal protégées par un équipement adéquat, battent  le pavé et déblayent  chaque matin les artères de la capitale. Les femmes de N’Djamena nadif sont sous la responsabilité du service de la propriété, crée  par la municipalité en 2007. L’objectif visé, est l’amélioration du cadre de vie de la population n’djamenoise. Au début, seules les femmes exerçaient ce boulot. Mais avec le temps, quelques rares hommes sont aussi visibles. Le travail nécessite sans doute un effort physique considérable. Chaque matin, jeunes filles, filles mères, veuves et femmes âgées rivalisent sur les trottoirs de 6h à 12h avec une pause d’à peine trente minutes.  Mal payées (juste le smic=60000FCFA), mal équipées, ces femmes exercent un métier très difficile et avec tous les risques du monde. Elles sont avant tout exposées aux risques des accidents de circulation. Des cas fréquents  de ces dames « ramassées » par des chauffards (pas absolument) sont visibles dans la ville. Elles y sont aussi exposées aux risques des maladies pulmonaires dues à l’inhalation des poussières et par manque d’outils  de protection. A l’occasion de la nouvelle année, je présente pas seulement mes vœux à ces dames pour leur courage. Mais aussi mon souhait, qui est de voir la marie s’occuper de leur protection tant physique que sanitaire. Très belles initiative de la municipalité, ardeur et courage de ces femmes, Bonne et heureuse année 2013 à tous.

 

Abdallahboss

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Commentaires

etiennebilly
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Oui, j'ai entendu parlé de ses femmes sur RFI, et je crois qu'il y a aussi un projet similaire au niveau de la mairie de Ouagadougou!

BAIZOUMNE DELI
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Vous avez bien vu, ces femmes "NDJAMENA NADIFS", femmes de l'année, meritent cette couronne.

Très tôt à 5 h 30, elles sont reparties dans toutes les rues goudronnés de la capitale, les unes menues de pelles, de raclettes, brouettes et les autres transportants les ordures. En les voyant il y a de quoi à avoir pitié de ces femmes parfois jeunes, vieilles mamans, ont embrassé cette fonction pour subvenir aux besoins vitaux quotidiens.

Ces femmes parfois, 3 mois ne sont pas payées et sont à la merci des injures des passants (motocyclistes, voitures, etc,) qui les empêchent parfois de bien mener à bien leur tâche.

Certaines utilisent leurs mouchoirs pour des cache-nez contre la poussière, d'autres nez nus dans cette poussière et toutes, sont toujours fières pour maintenir propre cette ville.

Leur salaire n'est que le salaire d'un esclave qu'elles ne peuvent revendiquer. Ce sont leurs chefs ou contrôleurs qui jouissent sur leur sueur.