Mali: les troupes tchadiennes doivent-elles regagner le bercail?

14 juin 2013

Mali: les troupes tchadiennes doivent-elles regagner le bercail?

depart des militaires tchadiens en Hercule C130 by flickr
Départ des militaires tchadiens en Hercule C130 (CC/Flickr)

La question se pose ouvertement depuis quelques jours dans la capitale tchadienne. La force de l’ONU composée de 12600 casques bleus à déployer au Nord-Mali sera dirigée par un rwandais. Le général Jean Bosco Kazura a été choisi pour diriger la MUNISMA au grand dam du candidat tchadien Oumar Bikomo. Faut-il rappeler les soldats tchadiens engagés au Mali? Plusieurs voix s’élèvent pour appeler au retrait des militaires tchadiens engagés au Mali. La pilule a été très difficile à avaler pour les tchadiens qui ne comprennent pas cette décision onusienne. J’avoue que j’ai eu du mal à comprendre aussi. Je ne comprends pas cette tacle de l’ONU à mon pays malgré tous ses sacrifices.

Ils ont qualifié la candidature du général tchadien de légitime. Ceci pour la consolation du prix payé par mon pays pendant la guerre contre les djihadistes au nord du Mali. Et pour cause,  le pays a envoyé les plus nombreuses troupes au Mali (près de 2000 hommes) avec à leur tête, le général malheureux Oumar Bikmo. Mon pays a aussi payé le plus lourd tribut avec ses 38 morts et près de 100 blessés. Des arguments militaires donc pourtant favorables au Tchad. Mais pourquoi ce pays n’a pas obtenu ce poste qu’il a presque conditionné? Le général tchadien n’a peut être pas convaincu les fonctionnaires onusiens face à l’officier rwandais qui bénéficie d’une vraie expérience du maintient de la paix.

Mais au delà de tous ces arguments, qui ont à tort ou raison ont abouti à cette nomination; cette décision de l’ONU est avant tout une décision politique que je qualifie de partiale. C’est le puissant lobbying de ce petit État qui a porté ses fruits. Je me suis fondu d’un éclat de rire en apprenant que le Rwanda se dit prêt à en voyer ses soldats au Mali s’il le faut. Où était le Rwanda quand le Président malien criait au secours face à la menace islamiste? Où était-il quand les autres faisaient la guerre au prix de leurs sang? Une chose est à retenir, le lobbying rwandais et son allié les États-Unis auprès de la communauté internationale a été très puissant. Un lobbying que le Tchad n’a pas été à mesure de faire. Entre temps, les soldats tchadiens restent sous commandement rwandais pour achever le travail qu’ils ont si bien commencé.

 

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Commentaires

Baba MAHAMAT
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Bel article, simple mais circonscrit et avec des motivations bien définies. Merci pour cette brève analyse et la mise en cause de l'ONU qui est très partiale dans ses décisions, propulsées par les politiques.
Courage mon frère
Baba

Abdallah Azibert
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MERCI Baba